« Le XXIe siècle sera l’ère de la bioéconomie et du bois »

Verra-t-on demain tables, bateaux et immeubles en bois transparents ? C’est le pari de la startup Woodoo qui a breveté une technologie capable, à l’échelle moléculaire, de doter le bois de propriétés incroyables. Cette innovation ferait du bois « le matériau le plus performant de notre siècle », selon son fondateur, Timothée Boitouzet, architecte, biologiste et amoureux du bois.

16 prix de l’innovation récoltés en 2016 pour sa première année d’existence, c’est dire les espoirs placés dans la startup Woodoo et sa technologie. En étudiant à l’échelle microscopique la structure du bois dans les laboratoires d’Harvard et du MIT (Massachusetts Institute of Technology) Timothée Boitouzet, passionné par les constructions en bois, se rend compte que « remplir la structure poreuse du bois par une résine naturelle lui transfère de nouvelles propriétés : il devient translucide, imputrescible, bien plus solide que le bois d’origine et plus résistant au feu. Contrairement aux bois composites fait d’agrégats de particules de bois collés, ce nouveau matériau s’appuie sur l’architecture et l’intelligence microstructurelle du bois. Un vrai travail d’architecte de la matière : on renforce le squelette du bois en remplaçant la lignine et l’air par une résine naturelle ».

Vers de nouveaux débouchés bois

Brevetant cette technologie de rupture, Timothée Boitouzet revient en France lancer sa startup, constatant que « l’hexagone est le troisième plus grand massif forestier d’Europe et possède des ressources naturelles considérables », avec pour ambition de revaloriser le bois fragile inutilisé ou d’ordinaire destiné au bois de chauffage pour le transformer en matériau haute performance.

Investir dans une économie décarbonée

A l’interface entre de nombreux marchés et disciplines, son procédé intéresse des entreprises de mobilier, de luxe, de construction… « L’innovation développée par Woodoo a cette faculté d’allier esthétique unique et performance du matériau à l’empreinte carbone faible, ce qui nous ouvre de nombreuses perspectives marchés ». Sollicitée par de nombreux fonds d’investissements, l’entreprise incarne l’intérêt grandissant des financiers pour les technologies vertes, en phase avec la transition énergétique naissante : « le XXIe siècle sera certainement l’ère de la bioéconomie et du bois » prédit l’entrepreneur. La startup lancera d’ici la fin 2017 son premier prototype pré-industriel et vise en 2018 la mise sur le marché haut de gamme des premiers mobiliers issus du bois Woodoo.